Inauguration du centre d’hébergement d’urgence à Ouagadougou

C’est avec une très grande joie et une très grande fierté, que l’association REPERE a inauguré son centre d’hébergement d’urgence pour les enfants de la rue de Ouagadougou le 18 février dernier. Pour cette occasion, une trentaine d’enfants soutenus par REPERE avaient fait le déplacement. 

La construction de ce centre est la contrepartie des bénéfices reçus par la vente des livres dont Ange Sabine Bambara, Présidente de REPERE,  a retranscrit les témoignages des enfants en « situation de rue » à Ouagadougou.


Lors de cette matinée ensoleillée, tour à tour, les différents protagonistes qui ont soutenu la construction du centre ont pris la parole : Destination Echange, Le CLIF, Femmes d’Europe, puis Ange Sabine  qui avait écrit un poème très émouvant :

« La rue
C’est qui ma mère ?
C’est toi ma mère,
La rue, tu es mon refuge.
Tu n’as jamais eu de grossesse mais tu as beaucoup d’enfants …
C’est toi ma mère, ma grand-mère.
C’est toi mon père, mon grand-père.
Je suis un enfant qui n’a rien demandé,
Mais me voici …
Me voici dans la rue …
J’ai été abandonné, maltraité, rejeté,
Oui, rejeté par tous.
Je suis un enfant en situation de rue.
La rue, autant qu’elle nous aime, est fatiguée elle aussi de nous abriter, de nous porter …
Je suis ce héros, coupable d’avoir vaincu la mort.
Je suis le fruit d’un amour occasionnel, prématuré, irréfléchi, éphémère …
Je suis un enfant sans protection, sans jeu, sans instruction, sans éducation.
Mais je suis un enfant avec trop de douleurs…
Aidez nous svp
Un peu d’amour pour nous svp
La misère nous instruit
La rue nous éduque et la haine nous fait grandir…
Je parle.
Je parle à l’humanité,
Je parle aux gardiens des traditions porteurs de valeurs morales : les coutumes sont bien, mais meilleures quand elles évoluent.
Je parle aux religieux porteurs de valeurs spirituelles : aucune religion n’a jamais dit d’envoyer les enfants mendier dans les rues
Je parle aux politiques: La voix des sans voix doit empêcher les politiques de dormir…
Je parle aux citoyens.
Je parle à l’humanité/à tous les êtres humains …
La détresse des enfants en situation de rue vous interpelle.
Nos consciences ont été inondées d’égoïsme et de mépris d’autrui/submergées par l’égoïsme et le mépris d’autrui, noyées dans la fuite de nos responsabilités.
Et le comble de cet état d’esprit fâcheux et pathétique, c’est que nous ne /l’appliquons pas seulement à des inconnus.
Le comble, c’est que nous l’infligeons aussi à notre propre sang, à nos propres enfants.

Wôdo
Wôdoo…
Wôdon tarr maam
Douni wan wôdon tarr maam
Douni wan ramb mamsimma wôdon tarr maam
Ya Bouin
Ya Bouin ti maandin man
Ya Bouin ti maandin man wôto
Je demande juste à être un enfant.
Chaque enfant peut être une rose, une étoile si on lui donne les moyens de l’être
L’enfant est le père de l’homme.
Tous les enfants sont merveilleux et feront des merveilles pour leur pays, si nous leur permettons
Amoureux de l’équilibre et du succès/de l’accomplissement des enfants, applaudissons ensemble chaque enfant du monde ! »


Ange Sabine, a ensuite organisé les visites pour montrer aux invités venus nombreux l’agencement actuel du centre.

Cet hébergement est composé :
– d’un bureau/salon
– d’une chambre pour les garçons
– d’une chambre pour les filles
– d’une cuisine avec espace de stockage
– de latrines (toilettes) et « douches » à l’extérieur du bâtiment 
Le bâtiment est clos dans un espace arboré.


A l’issue de la visite, des animations  musicales et circassienne ont été offertes aux enfants qui ont fort apprécié ces moments de partage.


Un manguier, en guise de symbole, a été planté pour l’occasion.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive pas toute seule,  Ange Sabine, pour être en conformité avec les recommandations de l’Etat Burkinabè a obtenu son diplôme de travailleur social.

L’association R.E.P.E.R.E. (Rassemblement pour l’Education et la Protection de l’Epanouissement et de la Réussite de l’enfance), Ange Sabine Bambara, les enfants, le CASED (Collectif d’Associations en Soutien aux Enfants Défavorisés – dont fait partie REPERE) et Destination Échange vous  remercient grandement. 

La route n’est pas terminée pour autant, des aménagements intérieurs sont encore nécessaires.

Pour continuer à soutenir l’action :

Faire un don pour financer l’hébergement
Acheter le livre « Talibés : témoignages des enfants de la rue de Ouagadougou »

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